BIBLIOGRAPHIE
Graine de Sabbat
"Graine de Sabbat est un roman vénéneux, son atmosphère colle à la peau, ses phrases restent dans la tête et le poison qu’il distille finit par atteindre le cœur"...
Max ne parle jamais. Il vit à l’année dans les avions et, perdu un soir d’été dans le centre de la France, voilà qu’il aperçoit une vieille femme trottinant follement aux marges d’une forêt. L’image le bouleverse, et une danse folle s'engage pendant laquelle les fièvres de l’adolescence masquent peut-être une tout autre maladie...
Le lecteur va dès lors accompagner une jeune personne devenue obsédée par la laideur et qui, installée dans le Gargilesse de son enfance, croit de moins en moins en l'espoir de se secouer, en la possibilité de vraiment sortir de ses décadences parisiennes. Était-il vraiment envisageable de revisiter les concepts qui édictent l'esthétique des modes qui passent ? Il semble que non alors, où va le mener cette fuite ; ce qu'on fuit tous... ?
"A la fois été d’ados fêtards et autobiographie d’un psychopathe, le récit de Laurent Trousselle se joue des codes et des formes. Un répondeur téléphonique constitue l’unique lien entre le lecteur et la réalité des faits. Et, plus étrange encore, les notes en bas de page du livre sont tantôt la thèse du narrateur, censée guider le lecteur à travers les méandres de son âme torturée, tantôt de simples traits d’humour... On en arrive à une sorte d’impossibilité à définir quoi ce soit" au cœur d'un cauchemar : le quotidien..."
Marche arrêt point mort
Roman noir, on a dit noir, vraiment "noir".
« Je nettoie mon imperméable à grande eau. Je vérifie que le couple infernal est enfermé à double tour dans la salle de bains parce qu’ainsi leur môme, même réveillé en pleine nuit, ne risquera pas de croiser les cadavres de Papa Maman. (...)
Ensuite et avant de partir, j’essuie avec une lingette la totalité des endroits ayant été en contact avec mes gants. Je plonge l’appartement dans le noir avant d’ouvrir toutes les fenêtres : les courants d’air feront changer de place les pollens. (…)
Et en repassant un peu plus tard la porte cochère, je réfléchis, je décompose mentalement les premières heures de la matinée qui s’annonce, le jour J. enfin, et j'anticipe les gestes que je m’apprête à faire.
Qu’est-ce que je vais faire ?
Je vais sauver des dizaines de gens des cartes de crédit qui les ruinent, d’une multitude de jeux de hasard dans les offices de poste et des postières qui les vendent devant vous à des enfants. Je vais m'attaquer aux taxes, à la viande qui tue lentement à cause du prion, aux escaliers à monter quand on est pauvre. Ou handicapé comme moi. »
Mémoires anonymes
Parmi les marottes des clients de la théorie du complot, certaines figures imposées tournent autour des mots OVNIS, secrets de la Seconde Guerre mondiale ou trésor nazi... Or on trouve tout ça dans la première nouvelle des " Mémoires Anonymes ", quand un couple de retraités tombe sur une énigmatique construction souterraine perdue dans un bois attenant à la frontière germano-suisse. Une bouleversante découverte les attend à l'intérieur, et il va leur falloir faire un choix...
Dans ce premier titre le ton est donné, et il semble que ce soit le fil rouge de ce recueil noir, très noir : un jour ou l'autre la folie des hommes aura des répercutions sur nos quotidiens, et le drame alors de commencer...
Ce sont des conséquences probables que ces textes parus à Bruxelles se plaisent à développer, à analyser, à disséquer...
L’ensemble est vraiment sombre. D'autres nouvelles abordent la prostitution moderne, l'expérimentation animale, le handicap, les métiers du cirque. Bref, au cœur d’un panel de milieux sociaux dépaysants, on trouvera en filigrane des thématiques on ne peut plus sérieuses, et " à chaque fois le talent de cet auteur plonge notre curiosité dans des textes où le suspense est bien maîtrisé." (...) "Attention toutefois à ne jamais perdre de vue qu'au final une vraie réflexion attend le lecteur / la lectrice au fait de son actualité..."
Janarthan (Tome I)
Une dizaine de nouvelles reliées entre elles par le lieu où elles se déroulent : Zurich. Et si quelques-unes se passent dans une atmosphère geek, pas forcément optimiste, on s’aperçoit au détour d'une autre (avec effroi car la réalité n’est jamais loin) que l’on peut être manipulé sans voir venir quoi que ce soit : tel ce personnage qui a passé sa vie à se « jouer » des autres, et qui se verra un jour présenter une addition non pas salée, mais acide – au sens chlorhydrique du terme. Dans une ville si policée ? Il n'en revient pas – en reviendra-t-il, d’ailleurs ?...
Et dans chaque histoire les personnages masculins ou féminins, pêle-mêle, se heurtent à une même mécanique implacable qui menace de les broyer : notre actualité.
Heureusement, d’autres textes, comme celui qui raconte l’histoire d’une joggeuse, sont plus optimistes et apportent de la légèreté à un recueil où le noir semble dominer.
« L’écriture est ici profonde, complète, parfois presque trop parfaite pour ce type de récit. De temps à autre, un événement évoqué dans un texte déjà lu ressort en écho dans un autre, c'est fait de façon subtile et cela est encore plus intéressant pour le lecteur attentif."
Les ambiances sont très bien transcrites, que ce soit pour évoquer l’angoisse, la recherche, les rencontres ou les imbroglios auxquels sont confrontés les personnages. L’atmosphère est palpable et comme elle n’est pas toujours la même, il s’agit en quelque sorte d’une prouesse d’écriture. »
Janarthan (Tome II)
Aucun changement de formule dans cette seconde partie du recueil, des textes assez longs toujours, du suspens, et des situations qui mettent à mal les bonnes consciences à pas cher. Les textes abordent l’argent, l’euthanasie, les troubles relations entre la Suisse et l’oncle Sam, et à chaque fois la réflexion du lecteur est prise à partie par une intrigue qui le surprendra.
Bref, la galerie des portraits zurichois s’agrandit, on passe simplement dans une salle un peu plus sombre...
Que se passe-t-il quand il fait nuit à Zurich ? Un étudiant attardé déambule dans le froid de décembre l’esprit en proie à une mystérieuse clef USB dans sa poche. Un peu plus tard dans son garage, vers minuit, un employé de banque est invité à passer une ceinture de dynamite. Vers 3 heures, une interne de service dans une clinique privée, se met à jouer avec les médicaments.
Le jour va se lever, bien sûr, mais au petit matin ce ne sera guère mieux : pourquoi cet informaticien part--il contrôler les activités d’un homme qui s’apprête à faire mieux que Google et Amazon réunis ?
Susceptibles d’être découverts de façon indépendante l’un de l’autre, les deux volumes comptent 15 nouvelles au total, sur ce qui équivaudrait à un peu plus de 800 pages en format poche.
Paris ville vile
"La trame du roman "Paris Ville Vile" est à la fois diaboliquement perfide et tout à fait simple : une jeune femme épouse un jour un anar nihiliste, et sans trop savoir pourquoi, ce dernier passe un concours permettant de faire carrière dans la police. Par malheur, il est reçu...
Histoire d’enfoncer le clou, le tout frais Commissaire Bourdieu s’amuse dès lors à expérimenter ce qui transforme un homme intelligent en flic caricatural. Et comme il le fait méthodiquement, en s'appliquant, il s’ensuit pour sa jeune épouse et lui-même une descente hallucinée dans les bas-fonds de la capitale française.
La fin du livre, comme presque toujours chez cet auteur, propose un incroyable renversement de situation.
SUR L'AUTEUR
Depuis la publication en 2007 de "MARCHE, ARRET, POINT MORT", Laurent Trousselle s’est imposé aux yeux d'une petite chapelle d'irréductibles comme un écrivain aussi discret que novateur. Avec ce titre, c'est ni plus ni moins que l'invention de l'écriture en couleur...
Dictionnaire du Professeur heureux
"Voici un dictionnaire que tout élève désireux de "comprendre" (ce qui se passe en salle des profs) ferait bien d’avoir parcouru..."
Le "Dictionnaire du Professeur heureux" constitue un ouvrage unique, dirigé par Laurent Trousselle et consacré à tout ce qu'un(e) enseignant(e) doit savoir en faisant ses premiers pas dans un établissement scolaire. Chaque entrée fait preuve d’une connaissance approfondie des us et coutumes du petit monde de l’enseignement, et si le ton est parfois sans concession, voire emprunt d’ironie, (l’auteur a la dent dure en évoquant les travers de ses collègues, ou les aberrations dont „l’Administration“ se rend parfois capable), l’humour et la capacité à sourire de soi ne sont jamais très loin.
L’ensemble est écrit dans un style plaisant et qui fait la part belle à la générosité. On apprend, on sourit, on réfléchit, on se voit, et il semble qu'au final une seule chose importe à cet auteur décidément inclassable (!) : contribuer à l'épanouissement de vos élèves… à qui ces pages tendent une sorte de miroir.
Dictionnaire des Grands Hommes vivants
"Un travail d’érudition pas comme les autres."...
Un romancier s'est demandé s’il ne pouvait pas, à la manière des entomologistes du XIXème siècle, faire un peu de taxinomie dans le sinistre verger (dans le verger sinistré ?) qu’est notre actualité. De sa curiosité citoyenne est née une liste d'affreux contemporains, un épinglage de noms attachés aux dysfonctionnements qui pèsent sur nos quotidiens à tous.
Voilà donc un « Dictionnaire des grands hommes vivants » dont le titre, ironique on se doute, présente une des caractéristiques de ses pages : il dit, sans dire mais tout en disant, pour la bonne raison que les « grands hommes vivants » ont tous en commun un trait de caractère : ils ont l’avocat facile – comme on parle d’avoir la gachette facile...
Oh bien sûr, un Poivre d'Arvor, condamné (pour l’heure) à 15 mois de prison avec sursis, et un Thein Sein, chef de la junte birmane, n'avaient pas de raison de se retrouver dans un même bottin.
Sauf que...
Sauf que comme il existe des amateurs et des champions au tennis, un dictionnaire objectif se devait de lister chaque sportif dont le nom est public, et de mentionner les niveaux et talents de chacun d’entre eux...
Le lecteur trouvera dans ces pages des citations, des dates, quelques mots d’explication encyclopédique (sous la rubrique « À savoir »), et pour le reste, ce ne sont que des faits.
Des faits têtus, vérifiables et publiés par ailleurs.
Bonne lecture, et ayez une pensée pour les lecteurs qui commenceront par y chercher leur nom…
Ah quand même !
Un des objectifs de cette comédie est de montrer que s’installer dans le pire peut devenir un mode de vie banal. Et que certaines élites sont composées de gens aussi odieux… qu’attachants – parce que, et parole de banquier : la bassesse et les coups tordus, ça « n’empêche jamais les sentiments »…
SYNOPSIS
L’AGEFF gérait jusque-là toute sorte de catastrophes (fuite de centrales nucléaires, malversations politiques, pollution à grande échelle, etc.), mais l’état d’esprit de son directeur, Jules Garcia, évolue, et des changements sont en vue…
Si lui et Eliane Dessartes, son associée, se sont autrefois aimés, leur vie professionnelle les a éloignés au point qu’Eliane est résolue à épouser Arnold, le banquier de l’AGEFF, dont les bureaux sont en face.
On est le premier janvier, et curieusement ce jour-là Garcia démarre un « Plan » qui peut lui faire gagner des millions : il spécule sur la bêtise de politiques en place – alors ça va être « rigolo », dit-il.
Est-ce là le futur chef-d’œuvre d’un business man devenu sardonique, ou un naufrage volontaire ?
Inquiet Arnold va tenter d’éloigner Eliane, sa future femme, mais piqué, Garcia laisse la nouvelle stagiaire, mettre à contribution ses toutes fraîches études en « stratégie d’entreprise » pour régler son compte au banquier. Personne ne peut prévoir dans quelles proportions la jeune femme va faire un massacre…